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Etch a sketch
Au matin du quatorzième jour de l’assouplissement du confinement, l’écran géant de l’ardoise magique du ciel colorait les premières blancheurs de l’aube en un dégradé de roses quasi estival aux formes aussi étranges que familières.
Etch a sketch d’illusions d’optique en assimilations de formes aléatoires à des objets incongrus mais reconnus, le spectacle était permanent.
A l’instar des tests Covid qui ne venaient toujours pas, le ciel oscillait ce matin-là entre faux positifs qui poussaient à reconnaître une présence qui n’était pas là, et faux négatifs qui empêchaient d’en reconnaître une pourtant bien là.
Quelque part à tribord quelques notes d’I want you de Dylan s’échappaient d’une fenêtre entr’ouverte.

J’avais toujours préféré le “I want you” des Beatles à celui de Dylan. Pourtant Bob et moi partagions Kerouac, Rimbaud et Brecht. Je crois même qu’en bout de course, je préférais le “I want you” des Beatles à n’importe quelle autre chanson de n’importe qui d’autre.
Peut-être parce que les Beatles et Bob partageaient cette quête visant le ciel à laquelle Souchon répondra plus de cinquante ans plus tard par l’hypothèse vertigineuse du “et si en plus y’a personne”.

Et Dieu, dans tout ça ?
Bob Dylan fêtait aujourd’hui ses 79 ans. Le ciel s’était vidé de toute paréidolie interprétative pour faire place à un bleu immaculé. Entermarie disait l’ancien français.

Les congruences ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît.
To be continued...
 
 
 
 
 
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