... once upon a time, LeWeb c'était une conférence.
Comme toutes les conférences, il y avait des hauts et des bas, avec une succession ou une concommitance parfois laborieuse d'intervenants dans un panel modéré par un professionnel de la profession.
C'était le temps où le nom de l'intervenant faisait déplacer les foules. Petite foule grandissante d'années en années qui venait écouter la bonne parole de ceux de la famile qui contruisaient le web.
Puis vint le temps où le Networking prit le pas sur la conférence et c'est devenu un rendez-vous annuel durant lequel au grè de ses centres d'intérêt, on interrompait le Networking pour assister à l'intervention de tel ou tel conférencier.
La qualité de l'événement était autant, voire plus, dans la qualité des participants que dans celle des speakers. C'était le temps où le nom des participants et non plus seulement celui des speakers faisait déplacer les foules. Grande foule toujours plus nombreuse qui se donnait rendez-vous pour parler affaire avec un oeil détaché sur le programme. Les professionnels prenaient de plus en plus le pas sur la famille, mais l'esprit demeurait.
Je ne me souviens cependant pas d'une seule édition où en repartant je n'ai pas prononcé le fatidique jugement final "Je me demande bien comment l'an prochain ils pourront faire mieux."
Il y eut quand même une année où j'ai pensé assister à la dernière édition. Comme un fil usé dont on a tiré toute la pelote.
Mais comme à chaque fois, l'année suivante, il y a eu une montée en puissance, plus ou moins perceptible, plus ou moins perfectible. Cette poussée dynamique qui fait que je ressortais revigorée et pleine de motivation pour entretenir les liens tissés et avancer dans les projets initiés.
Et cette année, je me demande à nouveau comment l'an prochain ils pourront faire mieux, et au moins aussi bien !
Il y a eu cette fois comme un renouveau, un nouvel élan, un nouveau souffle.
Cette 8ème édition de LeWeb est devenue une immense émission live où l'action se joue toujours autant dans les allées que dans les salles de conférences. Chaque salle de conférence, chaque booth, est devenu en soi une émission live qui se regarde, se vit et se commente.
Du rythme, moins de panels, de la nouveauté, de l'échange et malgré 3,500 participants le retour de l'intimité de la famille du web.
Montée en compétence des speakers, montée en compétence des partenaires, mais également et surtout, montée en compétence des équipes techniques qui ont couvert ces 3 jours.
3 journées entières d'une organisation d'une fluidité impressionnante sans baisse d'intensité.
Un tournant. Un passage. Une référence. Pas seulement européenne. Une référence, dans l'absolu. "Un truc a-la-française qu'on fait mieux que les Américains".
Cette montée en compétence est d'ailleurs visible dans le montage des video qui donnent une vue claire et exhaustive de ce tournant. Une chaine complète, des heures entières de matière non plus brute mais organisée, à visionner. Il y manque bien sûr le networking, mais la chaîne se suffit à elle-même pour perdurer au delà de l'événement.
Si LeWeb live a une durée de vie de 3 jours, il me semble que cette année et pour la première fois, la durée de vie de sa mise à disposition sur le Net dépasse largement les dates de péremption des années précédentes.
D'ailleurs, il m''a fallu plus d'une semaine pour entamer une digestion lente et pas encore achevée de tout ce qui a été dit, vu, accompli en ces 3 jours.
Si je ne devais retenir qu'un seul moment symbolique de cette magie de LeWeb11, ce ne serait pas l'intervention de Eric Schmidt, inévitable et quasi contractuelle, ni celle de Karl Lagerfeld, attendue eu égard à sa notoriété, non, ce serait celle de Marco Tempest.
J'ai déjà parlé de Marco Tempest au sujet de Deception.Son intervention à LeWeb mérite le détour.
Une leçon de philosophie. Philotechnosophie à la périphérie du Social, Local, Mobile.
Mais heureusement, personne ne me demande de ne retenir qu'une seule intervention.
N'hésitez pas à user sans modération du lien vers les videos, comme on revisionne les épisodes d'une série documentaire à clés.
Le programme s'annonçait exceptionnel, il m'a déçue ... parce que j'ai dû faire des choix, faute de pouvoir tout faire ! C'est aussi cela, la magie de cette 8ème édition, il en reste encore à découvrir lorsque le rideau se baisse.
Et parce que LeWeb cela reste aussi et encore et toujours le lieu des rencontres, je m'en voudrais de ne pas faire une liste forcément non-exhaustive des personnalités, projets et coups de coeur parfois anecdotiques qui m'ont marqués cette année.
Outre les fidèles, les amis, les proches, les habituels et les cousins que l'on attend avec patience de revoir une fois l'an :
- Samantha, l'attachante artiste autiste américaine devenue ardéchoise coeur fidèle, dont la communauté Google+ s'est mobilisée pour l'envoyer participer à LeWeb. Une rencontre (d)étonnante.
- La Suisse et sa brillante opération MoreThanChocolate pour promouvoir les startup helvètes. Surprenant qu'il y ait si peu de pays qui reproduisent cette initiative intelligente de promotion de leurs startup nationales.
- Le rusé Yoram, de Buzzcard, une startup sans budget pour participer mais qui a su alpaguer avec humour et sans agressivité les participants à l'entrée et à la sortie des principaux événements.
- Bertrand, de Muxi, le service entre FaceBook, Linkedin et Quora, qui gagnerait en simplicité et à être plus connu.
- La surprise de recroiser le Loir-et-Cher, territoire pilote, représenté par Marion et Paul-Andréa. Ces gens-là ne font pas de manières mais de l'opendata de façon exemplaire.
- Les fascinants live sketch de Jess3
- Le ressourçant monstre sacré Yossi Vardi qui accepte volontiers quelques coups de pieds (ir)respectueux dans son piedestal.
- Le pokerface fondateur d'Instagram Kevin Systrom
- LeWeb dans LeWeb avec une présence intelligente de FranceTélévision
- Le roi de la data Jeremiah Owyang, dont je ne partage pas forcément l'appelation "nouvel espace" mais dont les interventions sont toujours admirables.
- Les duettistes décontractés Niel & Granjon qui s'adonnent volontiers à quelques phrases sybillines que l'avenir proche éclairera sans doute de leur compréhension.
Et surtout, l'autre magicienne de LeWeb, la discrète Géraldine Le Meur.
Celle qui rend cette conférence internationale, qui n'a de rivale que l'édition qui vient de s'achever, unique.
Avec la crainte désormais que LeWeb devienne si énorme en fréquentation que l'événement finisse par perdre sa magie.
Mais sans doute, en relisant ces lignes dans un an, sourirai-je en me disant "C'était encore mieux cette année. Comment pourront-ils faire aussi bien l'an prochain ?"
Merci à toutes et à tous ceux que j'ai croisé avec souvent pas assez de temps pour poursuivre les conversations, merci à celles et ceux qui ont pris le temps de me raconter leur histoire et leur vision du web, et merci enfin à toutes les équipes techniques et d'accueil pour leur patience et leur sens du service.
Save the date and the place pour l'année prochaine : Paris, les 4,5 et 6 décembre 2012.
J'espère que nous nous y reverrons/rencontrerons.
The only way to discovering the limits of possible is to venture a little way past them into impossible.
Photos volées chez Fredéric et Jibees.
A voir : le très joli portfolio d'Olivier Ezratty.