On choisit rarement l'empreinte que l'on laisse/laissera (ou pas) dans l'histoire. La grande ou la petite. ô tempora, ô mores.
Avant que George Clooney vienne enflammer les pauses-café des matinées brumeuses, il y eut quelques vrais acteurs qui ont accompagné mes loisirs et mon éducation. Dont Paul Newman.
Un bref survol de sa filmographie et c'est toute un pan de mémoire de ma propre vie qui défile. Les événements heureux et moins heureux, sans liens directs et souvent anachroniques, affectivement liés à la première fois que je voyais un de ses films.
Certaines personnes relient ces moments-là à des chansons. Pour moi, ce sont parfois des films.
Je me souviens de mes premiers étonnements et du flot de questions devant Exodus quand je l'ai vu pour la première fois.
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Paul Newman y est sans âge, bien que né en 1925 et toujours là, bien que mort un 26 septembre 2008. C'est la destinée des monstres du cinéma. Ainsi brodent les nécrologies et certaines mémoires personnelles affectives.
Aussi, quand j'ai voulu passer Exodus (Otto Preminger, 1960), j'eus la surprise d'entendre mon plus jeune fils (le médecin, 11 ans à l'époque) brandissant d'un air triomphant la bouteille de sauce salade exhumée du réfrigérateur :
"Il a vraiment existé Paul Newman ? Je croyais que c'était comme le clown Mc Do."
Oui.
Il a vraiment existé.